Il y a quelques semaines, je t’expliquais ce qu'est un écoquartier.
Aujourd’hui nous allons nous demander si les objectifs sont vraiment atteins, c'est-à-dire s'ils sont vraiment durables.
Rentrons dans le vif du sujet :
Aspect environnemental
Cet aspect est l'un des plus connus et provient d'une demande sociale importante, comme le bio ou les produits naturels.
Il est donc le plus facile à respecter : création d'espaces verts, de ruches sur les toits, de pelouses attirant des oiseaux et insectes disparus parfois des villes, bâtiments aux normes environnementales strictes.
Aspect social
Les habitations ayant des normes écologiques ont des coûts de maintenance bien plus importants que les habitats classiques. Les propriétaires doivent donc assumer ces coûts supplémentaires, ce qui peut nuire à la mixité sociale étant donné que les plus modestes réfléchiront à deux fois avant d'investir.
Or la mixité sociale est le fer de lance des promoteurs et des municipalités pour ces écoquartiers.
Cela est à présent vérifié dans certains écoquartiers plus anciens. A Vauban (Fribourg, Allemagne) par exemple, la population n'est composée quasiment que de cadres supérieurs et de professions libérales. La peur que ces quartiers deviennent des "ghettos pour bobo" est donc en passe de devenir réalité.
Aspect économique
L'écoquartier est censé fournir de l'emploi à sa population. Or ils dépendent en grande partie du reste de la ville pour fonctionner. De plus, le quartier se ferme souvent sur lui-même et l'accès visiblement facilité par les transports ne l'est pas en réalité. Il se forme alors un "entre-soi", créé à la fois par les habitants du quartiers et ceux de la ville.
Le paradoxe de l'écoquartier
Pour la plupart des municipalités qui le mettent en place, l'écoquartier est une vitrine. En effet, s'il est très bien de le réaliser, ce n'est pas pour autant que l'ensemble de la ville est durable.
S'il est est pensé comme modèle pour se développer à l'échelle de la ville, cela est en réalité très peu le cas. Rares sont les villes qui généralisent cette pratique.
C'est ce que l'on appelle du marketing urbain, l'idée étant de promouvoir la ville afin de la rendre attractive pour les divers investisseurs (une sorte de publicité grandeur nature).
L'écoquartier est ainsi souvent mis en avant dans les magazines municipaux et autres plaquettes...
Exemple concret : l'écoquartier de Bonne à Grenoble
➤ Les consommations de chauffage sont entre 5 et 70% supérieures aux objectifs fixés
➤ Une absence de vie sociale due aux problèmes mentionnés plus haut
➤ Un quartier sans âme en résulte, ce qui nuit à l'attractivité de celui-ci
➤ Les mesures pro-environnementales sont assez limitées
➤ Les boutiques ferment en masse faute d'attractivité
Même si ces écoquartiers ne sont pas parfaits, cela semble aller dans le bon sens et montre tout de même une prise de conscience des problématiques de développement durable au sein de certaines villes.
Même si ces écoquartiers ne sont pas parfaits, cela semble aller dans le bon sens et montre tout de même une prise de conscience des problématiques de développement durable au sein de certaines villes.
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La semaine prochaine nous nous demanderons ce que ça change pour la ville, un maire écologiste.
En espérant que cet article t'as plu !
La Brune.
Coucou !
RépondreSupprimerArticle très intéressant, et en effet je préfère un maire qui réalise des actions écologiques pour l'ensemble du village (ou de plusieurs quartiers en ville) que de créer cet effet de "cage dorée" qui sépare et creuse les différences sociales !
Belle journée et hâte de lire ton futur article !
Arwenila.
Merci ! Oui il semble plus logique de faire pour l'ensemble que pour une minorité. Mais cela est rare : c'est une action politique mûrement réfléchie dans un objectif avant tout publicitaire... Mais l'idée est là, il ne manque plus qu'à la généraliser la pratique (facile à dire, moins facile à faire malgré les bonnes intentions) en faisant attention aux conséquences. Bisous. La Brune.
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